4h du mat'. Seule à être encore debout, alors que les autres dorment tous, alors que les amis sont encore entrain de danser. Alors elle erre dans la maison comme un fantôme, ses pas, ses gestes, ses paroles, ses pensées sont dénués de logique et de sens. Mais elle avance quand même, comme si de rien n'était. Comme si elle n'avait pas commis une fois de plus ces erreurs, comme si elle n'avait pas bu une goutte. Alors elle est sortie dehors. L'air frais et la pluie viennent fouetter son visage aux joues enfantines. Elle avance un peu, ses pieds ne peuvent plus marcher, elle se stoppe et fond en larmes. C'est bon de sentir ces rigoles salées qui viennent épouser ses formes généreuses. Et là, pieds nus sur le sol humide, elle ne perçoit même pas le vent froid, ni le chien qui aboie à la lune, ni les fourmis qui lui grimpent sur les pieds, ni rien d'autres. L'idée ne lui vient pas qu'elle peut tomber malade, mais elle pourrait partir loin, s'enfuir, sans que personne ne le remarque. Finalement elle s'abandonne aux souvenirs et à la fumée magique, aussi libre que l'air. Là, à cet instant précis, la tête en vrac et l'esprit vagabond, elle se sent bien. Les larmes ne cessent plus, elle se sent ailleurs, et il n'y a que ça de vrai.
[...]
9h30 du mat'. La maison est silencieuse, les amis dorment, même les derniers rentrés. Elle se sent sale et lointaine. Elle n'a pas dormi, la tête lui tournait beaucoup trop pour que le sommeil lui vienne. Elle se lève tant bien que mal et essaie d'avancer dans le couloir. Celui-ci lui paraît interminable. Arrivée à la salle de bain, le miroir est inévitable. Et c'est un désastre. Les yeux cernés de bleu, les cheveux gras, la bouche pâteuse et le regard vide. Elle retire un à un ses vêtements, formant une flaque à ses pieds. Pas de mauvaise surprise, ni marques, ni griffures, tant mieux. Finalement une douche ne sera que bienvenue. L'eau froide lui coule sur les cheveux, même pas elle ne prend le temps de régler la température. Elle ne sent pas ces aiguilles glacées qui lui entrent une à une dans la peau. Elle ferme doucement les yeux et pourrait y rester des heures. Les regards des autres l'ont surveillé pour que la descente cesse. Mais une gorgée et c'est le déclin, inévitable et prévisible. Rien à faire.
[...]
12h15. Dans le train, la tête contre la vitre, de la musique dans les oreilles, elle tente de se souvenir. Mais elle ne voit que ces regards qui ont essayé de la sauver, de la repêcher, d'éviter la descente en piqué. Tout ce qu'elle a su hurler sous la lune est cette chanson : J'm'en fou / J'ai pas besoin de toi / Quelques soient les recours, les appels au secours, ne te retourne pas. Mais le regret est venu vicieusement prendre sa place, et la noyer de chagrin. Puis la nostalgie, le manque, la honte et la perte enfin.
Les 2h30 de retard pour rentrer à Montpellier ne sont rien par-rapport au reste. Et ce bruit, de cadavre que l'on écrase, de violence, les passagers ont tous sursauté, surpris, pris au dépourvu. Ce bruit-là me hante encore, constamment. C'était...il n'y a pas de mots assez forts pour décrire à quel point ce bruit sourd était violent.
Et des messages lointains d'un père à New-York, messages d'amour, une petite pensée. Mais je sais ce qui se cache derrière, une horrible déception. Tant pis hein. Puis voir son p'tit frère à la webcam, si naïf, si innocent, loin de tout ça, loin de savoir la vie que je mène mais qui est là, l'air de rien, si mignon, leurs sourires sont tellement importants. Ils ne le savent pas.
[...]
9h30 du mat'. La maison est silencieuse, les amis dorment, même les derniers rentrés. Elle se sent sale et lointaine. Elle n'a pas dormi, la tête lui tournait beaucoup trop pour que le sommeil lui vienne. Elle se lève tant bien que mal et essaie d'avancer dans le couloir. Celui-ci lui paraît interminable. Arrivée à la salle de bain, le miroir est inévitable. Et c'est un désastre. Les yeux cernés de bleu, les cheveux gras, la bouche pâteuse et le regard vide. Elle retire un à un ses vêtements, formant une flaque à ses pieds. Pas de mauvaise surprise, ni marques, ni griffures, tant mieux. Finalement une douche ne sera que bienvenue. L'eau froide lui coule sur les cheveux, même pas elle ne prend le temps de régler la température. Elle ne sent pas ces aiguilles glacées qui lui entrent une à une dans la peau. Elle ferme doucement les yeux et pourrait y rester des heures. Les regards des autres l'ont surveillé pour que la descente cesse. Mais une gorgée et c'est le déclin, inévitable et prévisible. Rien à faire.
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12h15. Dans le train, la tête contre la vitre, de la musique dans les oreilles, elle tente de se souvenir. Mais elle ne voit que ces regards qui ont essayé de la sauver, de la repêcher, d'éviter la descente en piqué. Tout ce qu'elle a su hurler sous la lune est cette chanson : J'm'en fou / J'ai pas besoin de toi / Quelques soient les recours, les appels au secours, ne te retourne pas. Mais le regret est venu vicieusement prendre sa place, et la noyer de chagrin. Puis la nostalgie, le manque, la honte et la perte enfin.
Les 2h30 de retard pour rentrer à Montpellier ne sont rien par-rapport au reste. Et ce bruit, de cadavre que l'on écrase, de violence, les passagers ont tous sursauté, surpris, pris au dépourvu. Ce bruit-là me hante encore, constamment. C'était...il n'y a pas de mots assez forts pour décrire à quel point ce bruit sourd était violent.
Et des messages lointains d'un père à New-York, messages d'amour, une petite pensée. Mais je sais ce qui se cache derrière, une horrible déception. Tant pis hein. Puis voir son p'tit frère à la webcam, si naïf, si innocent, loin de tout ça, loin de savoir la vie que je mène mais qui est là, l'air de rien, si mignon, leurs sourires sont tellement importants. Ils ne le savent pas.
Photo is mine. Petit Blondinet en Corse, 2009.
& arrête de penser à moi,
RépondreSupprimer& arrête de t'occuper de moi,
& arrête de fumer n'importe quoi,
& arrête de faire tout ça,
& sois un peu égoïste ça te sauvera,
& pense à Toi et fais toi plaisir
& après tu verras qu'autour de toi les gens souriront
& tu verras que ce n'est pas en écrivant ça que la vie s'arrangera
& Souris, c'est ce que tu fais de loin le mieux,
& Ris pour rien,
& Pleure de rire,
& Encore, et encore
& THE ROAD AGAIN !
Tu va te tuer. Et c'est mal.