mercredi 28 octobre 2009

- Just like Heaven.

Elle hésita longtemps avant de lui proposer de venir. Lui avant de l’accompagner. Mais ce n’était pas seulement pour elle qu’elle le faisait. Durant tout le trajet elle ne prononça pas un mot, lui la regardait de temps à autre du coin de l’œil. Elle alluma la radio afin de faire taire ce silence ambiant. Ils parvinrent jusqu’à cette lointaine campagne, et jusqu’à cette maison, perdue entre les champs. Elle descendit lentement de la voiture et regarda tendrement ce paysage qui avait bercé toute son enfance et son adolescence. Ensemble ils passèrent le portail, montèrent les quelques marches qui menaient à la porte d’entrée. Elle frappa deux ou trois coups rapides. A peine la porte fut ouverte qu’une petite fille courut se jeter dans les bras de son aînée. Ils pénétrèrent dans le minuscule vestibule. Il la suivait de près, hésitant, le regard curieux. Il serra des mains plus ou moins connues, embrassa des joues toutes aussi nouvelles. La majorité des regards étaient tournés vers sa seule présence. Il sentit un certain malaise, une certaine gêne monter en lui. En effet il n’avait jamais tellement apprécié être le centre ne serait-ce que de discussions le complimentant. Le salon était d’autant plus étroit qu’il était rempli de gens qui ne lui avait jamais été présentés mais qui souriaient, peut-être par simple politesse. La pièce respirait cette odeur de savon sucré et poussiéreux que portent inévitablement les personnes âgées. Elle lui saisit la main et l’entraina derrière elle jusqu’à un fauteuil reculé dans un coin de la salle. La jeune fille s’approcha de la grand-mère assise dans le fauteuil et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Cet unique chuchotement suffit à éveiller la grand-mère qui leva les yeux dans la direction du garçon. Il avança maladroitement vers le fauteuil usé, toujours entraîné par la main de sa petite amie qui ne le lâchait pas. La mamie le fixa avec un sérieux qui l’effraya. Il tenta de la saluer en souriant mais ses lèvres restèrent figées, neutres. Elle ne baissa pas le regard, comme si elle fouillait au plus profond de son être cherchant un signe, une preuve, quelque chose d’indicible. S’en était trop, il détourna le regard, ne trouvant plus la force d’affronter cet interrogatoire silencieux. Bien heureusement le brouhaha ambiant remplissait la pièce, permettant ainsi au jeune garçon de se taire sans excuse. La jeune fille voguait aisément d’une personne à une autre, ce sourire radieux omniprésent sur ses douces lèvres. Elle parlait, riait, posait de temps en temps une main complaisante sur une épaule et repartait saluer d’autres gens qui l’accueillaient à bras ouverts. Lui prenait racine, n’osant plus tourner les yeux vers cette grand-mère qui le mettait mal à l’aise. Il sentait dans son cou son regard plissé mais n’osait lui faire face. Il cherchait un moyen de s’évader, mais il ne connaissait presque personne. Pourquoi l’avait-elle abandonné devant cette grand-mère muette ? Quel était le but de ce petit jeu ? Voir s’il allait craquer et perdre la partie ? Intimidé par la grand-mère de sa copine, il commençait presque à avoir honte de son attitude. Finalement pourquoi était-il venu ? Pour lui faire plaisir, parce qu’il lui avait promis depuis déjà longtemps qu’il serait présent le jour du centenaire. Et le voilà qui se retrouvait coincé entre les inconnus et la mamie qui ne le lâchait pas. Rien à faire, elle le regardait toujours avec autant de sévérité. Pourquoi ? Que cherchait-elle qui puisse la satisfaire et le laisser tranquille ? Il se trouva stupide et décida de reprendre le dessus. Il se retourna et opposa son regard à celui de la grand-mère. Ses yeux bleus étaient étrangement lumineux pour son âge. Il y demeurait une étincelle, prouvant bel et bien que la grand-mère était loin d’être gâteuse. Elle tentait de percer une carapace, d’infiltrer son être, il le sentait. Alors pourquoi ne pas faire comme la plupart des gens normaux et dialoguer afin de mieux se connaître et éviter ce malaise grandissant ? Il ouvrit la bouche. La grand-mère releva le menton, attendant qu’il prononce un mot. Mais il resta figé devant ses yeux bleus translucides. Il était rare d’en voir de semblables. On ne pouvait deviner ce qui se tramait dans la tête de cette femme âgée, même si, paraît-il, les yeux sont le miroir de l’âme. Alors le vent tourna, la tempête prit fin. Une lueur d’infime tendresse, maternelle, passa dans le regard de la grand-mère. Commander par élan indéfinissable, il s’accroupit aux côtés de cette vieille femme. Elle leva sa main ridée et, tremblante, lui passa sur la joue, comme on récompense un enfant ayant rendu service à autrui. Il se prit immédiatement d’affection pour cette grand-mère, il n’osait pas bouger, craignant de rompre cet instant unique. Elle lui sourit, et une larme inattendue roula sur sa joue plissée. Il ne savait comment réagir, il chercha des yeux sa petite amie qui lui viendrait au secours. Cette seule pensée, digne d’un message télépathique, suffis à la faire venir. Elle les regarda tous les deux avec amour. Elle passa un bras autour des épaules de sa grand-mère qui recula au fond de son fauteuil, comme si elle sortait d’une transe. Instantanément son regard se voila et redevint aussi sérieux qu’au départ. Etait-ce seulement un moment d’égarement pour cette mamie ? Lui rappelait-il quelqu’un en particulier ? Que s’était-il réellement passé durant cet instant, aussi fort était-il ? Il ne le sut hélas jamais. La grand-mère ferma les yeux. Sa petite amie le regarda avec fierté et l’entraîna à nouveau dans ses pas à la rencontre d’autres membres de la famille. Le reste de la journée s’écoula lentement mais sereinement. Le visage, à la fois sévère et si tendre, de cette grand-mère lui resta en mémoire longtemps. Au moment du départ, il voulut retourner la voir pour la saluer mais sa copine l’en empêcha. « C’est mieux comme ça » disait-elle. Mieux comme quoi ?
Puis ils repartirent tous les deux en voiture. Il ne comprenait toujours pas ce qu’il c’était passé dans le changement d’attitude de cette grand-mère. Était-ce seulement quelqu'un de lunatique ? Ils rentrèrent chez eux, elle souriait, comme d’habitude, sans aucune raison, juste parce que cela faisait partie d’elle, de sourire à tout bout de champ. Plusieurs semaines passèrent et le regard de cette femme âgée ne le quittait pas. Il s’imposait à sa mémoire. Pourquoi ? Quelques mois plus tard, ils reçurent un coup de téléphone leur annonçant le décès de la grand-mère.
Pourquoi ?

mardi 13 octobre 2009

- Bloody Sunday.

" C'était bizarre ce rêve. Je retouchais à mes lames fatales, sous une des douche de l'internat. Je baignais dans mon propre ( plutôt sale en fait ) sang, nue, faible, livrée à la vue de tous sous un angle des plus misérables. Je me vide. J'ai peur. Je nage dans un liquide vermillon mêlé à d'incessantes larmes épousant mes joues et mes formes généreuses. Ma vision se trouble, la lumière et les couleurs ne sont plus. Mes paupières battent énergiquement pour ne pas se fermer définitivement, comme si j'allais survivre. Je suis à terre, mes membres repliés sur moi. Je tiens mon poignet gauche fermement, tentant de faire cesser ce flot rougeâtre. Mon corps est lourd, ma tête ne tient plus, faillit à plusieurs reprises mais je suis encore en vie. J'essaie d'économiser le peu de force que je puise ici et là. Je lève les bras. Non. Impossible de me relever. Je regrette, je ne veux plus. "Au secours ! ". Aucun son ne sort de ma bouche affaiblie. L'intérieur de la douche auparavant d'un blanc hôpital est désormais écarlate. J'ai froid. J'ai l'impression que les murs se resserrent sur moi, d'être enfermée dans ma propre bêtise, perdue. Je pense au Paradis, et au reste. Dieu, que vois-tu de là-haut ? Quelque chose d'immonde ressemblant à une de ces pitoyables êtres humains, aujourd'hui recouverte de son sang et de ses pleurs. Des tas de questions martèlent mon esprit déjà mutilé. Je me souviens. Je les avais prévenu de ma volonté de fugue depuis peu. Ils n'ont rien compris. Ils ont ignoré mes cris silencieux, mes regards vides, morts, mes yeux qui rougissaient encore plus chaque jour, mon dos qui se courbait sous le poids de leur indifférence, mes cernes noires comme les ténèbres sous mes yeux noisettes, ma joie de vivre qui s'éteignait à petit feu, mon soudain goût pour la solitude et mes sourires tristes, inexistants, faux, effacés. Je leur envoyait un ultime appel à l'aide qui ne fit réagir aucun d'entre eux. J'aurais voulu survivre. Par quels chemins sombres et sinueux aies-je pu en arriver là ? Pourquoi cette douleur aiguë coure-t-elle dans mes membres engourdies par la perte de cette énergie vitale ? Je ne veux vraiment plus ! Je panique, je m'agite, mes pleurs redoublent, mes lèvres tentent de dire des choses incompréhensibles. Je vous l'avez dis, ne me laissez pas seul ! Vous ne me pensiez pas capable, pas assez courageuse ? Voyez, admirez, jouissez d'avoir été sourd quand j'avais le plus besoin de vous. Une simple main tendue, un seul sourire sincère, un geste tendre, un mot m'aurait suffis. Tant pis, pour qui ? Je ne pense plus, je n'ai plus assez de forces. La porte s'ouvrit, quelqu'un tire le rideau de la douche violemment. Quelques secondes avant que mon regard ne défaille totalement, je vis deux silhouettes qui ne m'étaient, heureusement, pas inconnues. J'eus juste le temps de les reconnaître. J'ai honte qu'il me découvre dans cet état. Recouvrez moi je suis nue ! Je m'abandonne dans leurs bras, aujourd'hui chaleureux, et je me réveille. "

- Et tu seras, la suite de ma vie. Ainsi soit-il.

Petit passager clandestin,

Et je pense à toi, même si tu n'es pas resté longtemps. Une boule au creux du ventre, l'estomac noué, les yeux humides quand je me dis que tu n'as pas eu le choix toi et que je me plains de l'avoir. Un garçon, j'en suis sûre, certaine. Gaëtan ? Alban ? Théophane ? On avait commencé à penser au prénom tu sais. On avait même fait quelques projets aussi tu sais. Puis tout s'est passé si vite. 3 mois. Plouf. Plus rien. Personne n'ose en parler, mais tu es dans mes pensées les plus secrètes, les plus sombres aussi. Quelle surprise quand j'y repense ! Un passager clandestin, c'est ainsi que Nana t'avais surnommé. Aussitôt renvoyé à la mer agitée, pas de radeau, ni de barque, ni de bouée. Plouf. C'est injuste ! C'est dur tu sais. Il paraît que du bon peut sortir de cette absence mais je ne vois pas comment. Je cherche le positif je t'assure pourtant aucune éclaircie. Je savais déjà où t'emmener, qui te présenter, les films et les livres à te faire découvrir..Les mots ne sont pas faciles. Eux aussi sont en deuil, morts. Je veux que tu saches que je pense à toi et que je ne t'oublies pas. N'en veux pas aux autres de ne pas vraiment réaliser, ils sont encore innocents, naïfs, insouciants et si petits. Je voudrais pouvoir poser des mots justes, forts, tu sais je n'ai que de frêles épaules. J'aurais aimé être une grande soeur que tu admires, courageuse, presque un modèle mais vois-tu je ne parviens qu'à poser des phrases ridicules et simplistes, comme n'importe qui pourrait le faire. J'essaie d'être différente pour te dire à quel point tu me manques et que j'aurais voulu voir ta frimousse, te serrer dans mes bras et pleurer de joie plutôt que de pleurer de cette fatalité, cette injustice, inévitables. Je te parle déjà dans ma tête, ce n'est que le début d'une intime correspondance fraternel. A côté de moi ils rient car ils ne se rendent pas compte, s'il te plaît ne leur en veux pas, ils sont si jeunes. La surprise n'était au départ pas très bien accueillie, ça ne nous plaisait pas trop et là vois le mal qui commence à me ronger. Tout le monde pense à toi, un peu à nous aussi, mais nous on s'en fout. J'écoute des musiques qui m'évadent, ça m'aide tu sais. Et puis j'ai la coqueluche, maudite coqueluche, maladie infantile. 5 jours enfermée dans cette maison qui respire le morbide et le manque. Malgré les condoléances des amis, une plaie est ouverte, et c'est dur tu sais. Ce n'est pas ta faute, l'injustice frappe dans notre dos, la salope.

Tu es là, moi aussi, on restera ne t'en fais pas.

lundi 12 octobre 2009

- On s'en ira, on nous oubliera.

Elle avait un peu trop bu, lui aussi d’ailleurs. Ils se rencontrèrent au détour d’une rue passante, par un surprenant hasard. Certains pessimistes diraient que c’est le destin lui-même, présent au coin de cette ruelle, qui a, de sa main maléfique, provoqué cette coïncidence. Mais les deux concernés ne se posèrent aucune de ces questions futiles, quelle en serait l’utilité ? Ils commencèrent à parler sans vraiment rien se dire. Leurs regards se dévisageaient l’un l’autre, se dévoraient dans la nuit tombée, nuit des interdits, nuit des aventures. Une légère brise venait doucement caresser leurs visages passionnés, éphémères. Ils restèrent un petit moment, leurs yeux se confrontant, froncés, se sondant à la limite de la pudeur. Le temps s’arrêta. Plus un souffle, les fêtards se figèrent dans leur entrain. La terre cessa même de tourner pendant ce court instant dédié aux deux jeunes gens. On n'entendit plus le moindre bruit. La demoiselle cligna rapidement des paupières et la vie reprit son cours. Chacun vaqua à ses occupations, rattrapant les secondes perdues, à toute vitesse, laissant à ces deux âmes errantes encore un peu le simple plaisir de se regarder dans le blanc des yeux. Elle s’approcha de lui et, de manière enfantine, lui prit la main, l’entraînant derrière elle, dans ses pas fugitifs. Il la suivit, sans réfléchir, poussé par un élan de liberté, au fond, inexplicable. Sa paume dans la sienne, bras dessus bras dessous, encouragés par une force encore jamais égalée, ils se mirent à courir dans la grande avenue éclairée. Jouant des coudes, ils se frayèrent un passage au milieu de la foule ivre, de joie. Ils se perdirent de vue un instant qui leur parut une éternité. Sur la pointe des pieds tous les deux, ils se cherchèrent des yeux et furent rassurer de voir que leur partenaire n’était pas si loin. Tant bien que mal ils réussirent à se rejoindre et repartir aussitôt, d’une foulée commune. Ils parvinrent à une petite place en hauteur sur la ville. Au sommet du monde, sans lui lâcher le bras qu’elle tenait fermement, elle s’approcha du précipice et le regarda longuement. Il la tenait par les hanches, sans bouger, ni respirer, ni parler. Leur contemplation du silence était un dialogue complice. Elle se retourna vivement et lui sourit tendrement. Elle se hissa sur la pointe des pieds et déposa furtivement ses lèvres dans son cou. Aussitôt elle se détacha de ses bras et partit en sautillant, sans prendre le temps de se retourner une seule fois. Il resta stoïque, les bras ballants, la contemplant qui s’éloignait dans la nuit sombre. Elle continua de courir un moment, les lèvres étirées, puis tourna au coin d’une ruelle déserte et se heurta à une silhouette surgit de nulle part. Elle leva vivement les yeux vers l'inconnu. Il s’excusa silencieusement d’un geste. Ils ne bougèrent plus, se dévisageant un peu plus à chaque battement de cils. Elle avait un peu trop bu, lui aussi d’ailleurs. […]

- Heureux qui comme Ulysse.

Je déballais hâtivement mes cartons, pressée de retrouver mes petites affaires afin de métamorphoser cette chambre neutre en mon véritable cocon. C’est comme si j’avais, avec un malin plaisir, transvaser mon petit bazar d’une chambre à une autre. De nature matérialiste, tous ces objets faisaient intimement parti de moi, cela devenait un besoin, un nécessaire de survie, une bouée de sauvetage, un gilet de secours. Je passais l’après-midi entier à sortir mes bibelots bien rangés et à les déposer soigneusement à leur endroit respectif, marqué au fer rouge, d’une croix noire au sol, d’une aura incolore mais particulière souhaitant la présence d’un objet quelconque à une certaine place plutôt qu’à une autre. Je les prenais donc un par un, tendrement, comme un nourrisson qu’on chérit d’amour et, de temps à autre, ma nostalgie maladive courait d’une foulée commune aux côtés de mes souvenirs, aussi agréables que l’hiver et ses pics glacials. Je m’arrêtais dès qu’une babiole méritait un peu d’attention, autant dire que cet emménagement pris du temps. L’après-midi me parut suspendu entre deux temporalités, proches de un à trois ans environ, voire plus. J’errais d’une année à la suivante grâce aux mouvements mécaniques de mes bras défaisant les précieux paquets. Au bout de quelques heures cette chorégraphie incessante me rendit folle et je fondis en larmes, sans aucune raison apparente. Ce fut tout d’abord de simples rigoles mais à la vue de la photo qui dépassait sournoisement de son album d’origine, ne dit-on pas que les petites rivières font les grands fleuves ? Contrariée d’avoir été prise au dépourvu naïvement, exaspérée de cette sensibilité, maladie incurable, j’enfonçais violemment mes écouteurs de mousse dans mes oreilles et poussait le son à son maximum. Finalement je repris ma gestuelle organisée, un mouchoir dans une main, une babiole insignifiante dans l’autre, ainsi de suite jusqu’à vider entièrement mes cartons et à les jeter brusquement sur le dessus déjà poussiéreux de mon armoire bancale. Je m’affairais à préparer mon lit, une couette orange mettrait un peu de couleurs dans ce lieu terne. Je m’assis lourdement sur ma couchette, fatiguée. Un sentiment de solitude et la soudaine nécessité de voir de simples visages me submergèrent. Je n’avais rencontré personne depuis…depuis combien de temps étais-je cloitrée entre ces quatre murs blancs hôpital ? J’étais maintenant désarmée, seule, face à cet ensemble commémoratif que formait désormais mon cocon. Les flots de souvenirs m’assaillaient sans prévenir, sans être sollicités, et je me laissais recouvrir de cette carapace inviolable qui est celle du regret. Le regard fixe, les yeux perdus dans le vague de mes pensées nauséeuses, je me laissais aller, rêvant, le labyrinthe tortueux de ma mémoire pour unique compagnie. N’importe qui serait rentré à cet instant m’aurait jugé imbécile quand je m’étais mise à rire nerveusement. Un grand éclat, aussi soudain qu’un coup de tonnerre. Quand mes yeux me piquèrent, je pris conscience de la bêtise dans laquelle je plongeais tête baissée.