vendredi 15 janvier 2010

- Dis moi ce que t'as à perdre ? Rien !


Les gens m'appellent C.R.A.F.T : Can't Remember A Fucking Thing.


Aujourd'hui c'était Mr Nobody avec le charmant Jared Leto. Un excellent moment de rêve, où on plane loin de tout, on laisse en entrant dans la salle nos soucis, nos prises de tête, et on se laisse enfin aller, en compagnie d'une masse de spectateurs inconnus, avides d'ailleurs, tout comme moi. Alors on s'abandonne aux musiques, aux couleurs, à cette incompréhension, aux récits entremêlés, complexes, à la beauté, à la poésie de la voix off, ces phrases qui me restent en mémoire, malgré moi. Un melting-pot de films déjà vus : un peu de Big Fish, de 2046, de Little Miss Sunshine, un soupçon de L'effet papillon aussi. Mais tous mixés, ces films sont encore plus délicieux. Jared Leto, rôle qui le change d'un toxico ou du frère d'un trafiquant d'armes, et son regard d'un bleu translucide, dérangeant parfois, forment à eux deux un duo d'exception, dans une fable tout à fait capillotractée dont on ne ressort pas indemme. Magique. En gros, un gamin est sur le quai d'une gare et il doit choisir entre partir avec sa mère ou rester avec son père. Le simple fait de devoir choisir le tue à petit feu, alors il décide de ne jamais rien choisir. Le film est le miroir des vies qu'il aurait vécues s'il avait fait d'infimes choix au cours de sa vie, depuis cet épisode de la gare. Touchant. Réaliste. Le meilleur coup aux échecs est celui de ne pas jouer. Exact.

Après la séance, dans le tram, j'avais cette sensation d'être perdue, de ne pas être à ma place. Anna me ressemblait tellement...Un tas de choses m'a traversé l'esprit : les rencontres tout d'abord. L'inconnu dans le tram, Léo, David, les deux filles qui ne nous ont finalement pas suivis, l'époux d'Halloween, cette drôle de fille à la fac, Paul, Pascal, Hugo, les anglaises, Sami, Sad du scooter, Manou, Grégoire (ou Grégory, je ne sais plus mais il m'a sauvé du coma..je ne l'ai jamais remercié..), un tas de personne..C'est étrange le souvenir qu'on peut en garder et le désir interdit de vouloir les recroiser rien qu'une fois, et se permettre enfin de croire au hasard sans que cela soit totalement idiot.

Puis je repensais aussi à cette soirée hier. Un seul mot : imbécile.

Y'avait aussi ce que j'ai dis à Alban, ce que je rêvais de faire un jour : danser sur l'aile d'un avion comme dans le clip d'O-Zone, tourner une scène de film où il faudrait que je crise et que je casse tout autour de moi, se faire passer pour une autre devant les gens avec des pancartes qui attendent aux aéroports..etc etc.

J'ai appris à faire semblant, à me mordre les lèvres jusqu'au sang pour ne rien dire, quand elle pleure sur mon épaule pour la même raison qui me pousse à m'enfermer et à écrire encore et encore dans le carnet orange. A l'heure qu'il est, je réalise enfin ce qui va arriver, on n'aura pas le choix plus longtemps. C'est comme ça, pardonne moi si je fais un faux pas..

Quand on retient sa respiration, le temps stoppe sa course. Et je me consume à l'image et à la même vitesse que les cendres rougeâtres dont j'inhale la fumée nauséeuse. Doucement, lentement mais sûrement..Et ce rêve étrange hier soir, je tremblais, pire qu'une feuille mais je ne pouvais bouger aucun de mes membres de ma propre volonté. Je ne sais toujours pas si cela a été réellement un rêve ou non..Je me suis écroulée par-terre, tombant de mon lit, hésitant à crier, appeler à l'aide, et c'est cette personne en premier qui m'est venue à l'idée de prévenir. Crise de somnambulisme, je ne sais pas. Mais en me levant ce matin, j'étais terrifiée. Cette nuit-là j'ai cru mourir. Ce n'était pas un rêve, cela s'est réellement passé.

L'unique chose que je maîtrise encore pas trop mal aujourd'hui est la suivante : mon silence.

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