lundi 4 janvier 2010

- Et je sais je fume trop, Au Café je meure tous les jours.

Cinema Paradisio, avec la tendre présence du regretté Philippe Noiret. Dans le simple titre tout est dit. J'ai ris et pleuré comme une enfant devant ce film tout bonnement touchant, une ode à la nostalgie, à l'amitié, et au cinéma, en tant qu'art et divertissement. C'est poétique, tout bêtement. Et en le voyant, certains sentiments délaissés ces derniers temps m'ont submergé. Oui je vis au travers de personnages fictifs et d'histoires toutes aussi invraisemblables ou irréalistes. Et pourtant, je n'attache qu'une réelle importance à ce ressenti-là, cette sensation si chaleureuse qui me prend aux entrailles quand je m'émerveille devant une pellicule, dans une salle de cinéma, devant ma télévision ou sur mon ordinateur. Tant qu'il y a des images, un récit envoûtant, des gens attachants, ça me suffis. Et je ne vivrai que de cela, de poésie, d'écriture et de cinéma. Finalement c'est évident. Malgré la peur de mes parents ou de mes proches face à ce milieu difficile d'atteinte, j'en vivrai, car je n'ai que ça. Sinon j'arrête tout maintenant, rien n'aurait plus d'importance sans ce qui fait battre mon coeur la chamade pour de vrai. Enfin je ne me mens pas. Littérature, musique, film, voilà un bien plaisant cocktail, quoi demander de plus ? Oui le "refuge de l'imagination est un endroit bien dangereux", mais il n'y a qu'au creux de cette avalanche de sentiments que je me plais, que je vis, réellement. Peu importe si la réalité y est déformée, je me préparerai à l'affronter en temps voulu, c'est tellement plus facile ailleurs, de se réfugier, se cacher, hors d'atteinte. "Certains vont voir un psy, d'autres font du cinéma" clame Tim Burton. Je ne m'allongerai dans un divan que pour découvrir encore et encore de nouvelles formes de poésie, jamais dans un autre but. Tout simplement. C'est idiot et si idéaliste, quelle enfant je fais. Le syndrome de Peter Pan ne me laissera donc jamais ? Goûter aux petits bonheurs et s'en réjouir alors que tant de personnes grandissent et n'y prêtent plus attention. Je ne grandirai pas, même si on m'étire tous les membres. Point final.

Je vais te raconter une histoire, assieds toi. Un soir un roi donna une grande fête où toutes les princesses du royaume furent conviées. Un soldat qui montait la garde voit passer devant lui la fille du roi, dont il tombe immédiatement amoureux. Lui déclarant sa flamme, lui avouant que sans elle il n'est rien, la jeune fille est impressionnée de son courage et émerveillée de cet aveux touchant, si rare quand il est sincère. Elle lui fait promettre d'attendre sous sa fenêtre sans bouger pendant 100 jours et elle sera à lui. Le soldat va chercher une chaise et s'installe sous le balcon de sa bien-aimée. Les jours passent, le tonnerre peut gronder, la pluie tomber, le soleil taper, il ne bouge pas. Elle vérifie tous les jours qu'il est bien là, il ne bouge pas. Les gens flânent à ses côtés, le temps passe mais il demeure immobile. Les oiseaux peuvent même lui chier dessus qu'il ne bouge pas ! Il maigrit à vue d'oeil, épuisé, toutes ses forces l'ont quitté, il pleure même de faiblesse. A l'aube du 99ème jour, il prend sa chaise et s'en va. Ne me demande pas pourquoi petit, je ne sais pas.

Alors je me nourris de musiques et de mots, et ça me va. Clandestinement à la fenêtre, mes membres tremblent, j'écoute Goldman, une larme coule doucement sur ma joue un peu ronde, mais j'aime ça. Les filles aux yeux bleus sont les pires, quoi que l'on fasse on ne restera que leurs amis. Les hommes aussi, ce n'est pas nouveau. Et ce soir-là je me suis livrée, bêtement, tant pis. Quoi que..je le regrette quand même beaucoup. Je ne veux tellement pas que les choses changent, elles étaient si biens, si simples ainsi. Mais je sais que, si les évènements doivent se dérouler comme je les pressens, alors ça empirera. Je les supplierai de m'abandonner dans un coin pour vivre leur petit bonheur, après tout il paraît que l'on doit être heureux du sourire de ses amis. Facile à dire. Ce sera le cas, bien sûr, mais ce sera dur à surmonter, je m'y prépare déjà.

Je ne veux plus t'entendre parler, seulement entendre parler de toi. Comme cela serait facile de prononcer ces mots et de puiser la force nécessaire pour se détacher, oublier, accepter une distance et s'y tenir. Alors oui j'ai écouté et traduit les paroles de la chanson Help! des Beatles, et j'ai bien compris ce que tu tentais de me dire, qu'on avance pas tout seul, qu'il faut parler, se confier aux autres pour laisser derrière soi toutes ces choses qui nous courbent le dos. Mais je ne parlerai pas de moi, non. J'ai si honte. Peut-être devrais-je être davantage brusquée par ce genre de conversation, je ne sais pas.

Ce que pensent les gens de toi, tu t'en fais une montagne effrayante tout simplement parce que tu fais en sorte que personne ne puisse percer la carapace.
Exactement. Et il faut une sacrée hache pour la percer cette carapace, crois-moi.

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